Saison 1 - Episode 1 : Le commencement
___Il y a un peu plus d’un an, Pussy, seule et désespérée, se résignait à penser que jamais, ô grand jamais, elle ne vivrait le grand amour. Les journées passaient, toutes les mêmes, longues, à dormir sur une chaise, à chasser les fantômes dans le couloir, à rouspéter contre la nourriture qui changeait quotidiennement, mais qui n’avait jamais la décence de lui convenir … Et c’est ainsi qu’elle guettait avec une appréhension continuellement grandissante, la démultiplication des poils blancs de son pelage.
« Quel bruit vient donc perturber mon sinistre repas solitaire ? »
Quand un jour, alors qu’elle tentait tant bien que mal de parvenir à grimper sur le petit meuble, en face de la fenêtre, dans la cuisine, elle entendit un grand fracas provenant de l’entrée. Ni une, ni deux, elle se précipita dans le recoin d’un placard au sein duquel escabeau et sac de courses se battaient en duel pour occuper leur place. Firent alors leurs entrées deux Autres. Par tous les poils de ses moustaches ! En voilà un scandale !
L’un d’entre Eux déboula dans le couloir, sa démarche fière de canard aux pattes mal assurées, dodelinant du popotin d’un air outrageusement innocent. Crapule was here.Les pupilles de Pussy prirent à peu de chose près le volume d’un boulet de canon. Profitant de la contemplation béate dans laquelle était plongé l’autre coquelet, elle entreprit de se glisser hors de sa cachette pour rejoindre l’étage d’en bas qu’elle défendrait crocs et ongles. Mais la deuxième intervint à cet instant. Son pelage de feu s’étoffa comme une flamme quand Pussy hérissa le sien. Elle dû reconnaître, en face de sa nouvelle rivale, qu’elle au moins avait l’audace de ne pas être heureuse d’être là. Le dialogue vola haut dans la rhétorique :
« - RHOAAAAARRRRR ! Feula Pussy.
- SCHHHHHHHHHHHHHHH ! Rétorqua Ravioli.
- GRRRRRRR SCHHHHHHH ! Répondit Pussy du tac au tac.
- MIARRRRRGGH ! Lui renvoya Ravioli.
- MMMMMM SCHHHHH RRRRR ! Explosa Pussy qui avait toujours le dernier mot. »
Nous ne vous ferons pas l’offense de vous traduire. Quoi qu’il en soit, Pussy bondit comme une fusée, esquivant d’un poil la quinte de griffes acérée de sa désormais ennemie numéro 1 et dégringola les escaliers, lançant dans l’air comme une sourde menace : « Grrrrrrrrr ! » que l’on peut approcher par la tournure française : « Je reviendrai … ».
